Tibor Szalai & László Vincze

En 1981, Tibor Szalai, alors étudiant en architecture à Budapest, prend la décision de se réunir avec trois de ses amis, László Vincze, Ferenc Salamin et István Kotsis. Ces derniers forment alors un groupe d’art et de musique alternative qu’ils baptisent Brettschneider en hommage au roman de l’auteur Jaroslav Hašek intitulé The Good Soldier Švejk.

A l’initiative de László Vincze, le groupe met au point une pratique photographique innovante à laquelle ils donnent le nom de « light calligraphy ». Cette méthode consistait à dessiner des motifs calligraphiques ou géométriques à l’aide d’une bougie allumée dans une pièce noire devant l’appareil photographique de Vincze, placé sur un tripode, avant d’allumer la lumière le temps d’une seconde, permettant à ce dernier de capturer la scène alentours.

Les images mystérieuses résultant de ce procédé, rassemblées dans la série du même nom et exposées pour la première fois en juin 1981 à la Toldi Fotógaléria, sont le témoin d’une nouvelle forme d’expression photographique. Un texte de Tibor Szalai, publié dans Fényképészeti Lapok, explique ce procédé et nous permet de réaliser qu’il est le fruit d’une grande conscience chez ces artistes de la nature même du médium photographique. Comme l’expose Szalai, ces photographies sont « des documents de motifs, d’émotions et de mouvements intellectuels et physiques » et « cet événement ne pourrait probablement pas être enregistré par quoi que ce soit d’autre qu’un appareil photo et une feuille sensible à la lumière ».