János Szász

János Szász, bien qu’ayant étudié le droit pendant de nombreuses années, n’exerça jamais la profession d’avocat auquel il s’était destiné et lui préféra la vocation d’artiste. Une fois obtenu son diplôme de droit, Szász suivi des cours de photographie à l’issu desquels il aurait dû, en toute logique, poursuivre une carrière de photographe et faire de ce médium son gagne-pain. Ce n’est pourtant pas ce qui se produisit puisque le jeune artiste, plutôt que de se consacrer entièrement à la photographie, exerça tout d’abord différents métiers tels que décorateur, peintre d’enseigne ou encore graphiste.

Ce choix peut sans doute s’expliquer par l’environnement hostile dans lequel évoluaient les photographes hongrois de l’époque qui étaient vu d’un mauvais œil par le pouvoir coercitif alors en place dans le pays. Szász n’était pas étranger à ces considérations puisque, son père ayant travaillé pour l’état-major du régime précédent, on l’avait catalogué comme un ennemi à l’arrivé du gouvernement communiste en 1948. L’exemple du photographe l’ayant formé, qui se vit faussement accusé par le pouvoir et dont la femme se suicida sous la pression des autorités qui l’interrogeaient, fut sans nul doute un frein supplémentaire à l’exercice de sa passion.

Szász finit malgré tout par devenir une photographe à part entière. Il fut commissionné pour la première fois par le bureau d’architecture central de la ville et publia de son côté un livre de photographies intitulé In the footsteps of our rural architecture. A partir de 1958, il prit part à des dizaines d’expositions et se vit attribué de nombreuses récompenses, acquérant ainsi la reconnaissance de ses pairs en Hongrie et dans certains pays frontaliers. Ses photographies, presque exclusivement en noir et blanc, se caractérisent par des compositions travaillées à l’esthétique graphique et une acuité saisissante qui font encore aujourd’hui sa renommée.